Rien ne va plus entre les casinos terrestres français et la Française Des Jeux (FDJ). Pour une fois, tous les plus grands noms du secteur se sont réunis.
Cela comprend Joy Desseigne Barrière et Alexandre Barrière du groupe Barrière mais également Fabrice Paire de Partouche, Laurent Lassiaz de Joa et Romain Tranchant du groupe Tranchant plus les syndicats de la profession et les casinos indépendants.
Le lundi 15 janvier 2024, ils ont envoyé ensemble une lettre adressée au nouveau Premier Ministre Gabriel Attal. Celle-ci se présente comme un réquisitoire contre la FDJ.
Des distorsions de concurrence et une politique d’expansion jugée agressive
Dans sa fameuse lettre adressée à Gabriel Attal, la filière des casinos terrestres dénonce des distorsions de concurrence. En effet, il n’y a pas besoin de présenter une quelconque pièce d’identité pour profiter des jeux de la FDJ. Cette dernière peut également lancer facilement de nouveaux jeux. De plus, il faut noter par exemple que les joueurs n’ont pas besoin de plusieurs comptes pour bénéficier des jeux sous monopole et des jeux du champ concurrentiel.
Les signataires de la lettre s’en prennent aussi à la politique d’expansion de la FDJ jugée agressive. C’est que durant les dernières années, le groupe a racheté entre autres la plateforme de paris hippiques ZeTurf, l’opérateur de la loterie irlandaise PLI, le spécialiste des technologies de paris sportifs Sporting Group et le service de paiement Aleda.
Les avantages du monopole et la question cruciale du casino en ligne
Les professionnels du secteur des casinos terrestres estiment que la FDJ se sert de son monopole pour prendre des parts de marché là où la concurrence est censée exister. Dans quelques temps, la Commission Européenne va se prononcer sur la valeur de ce monopole. Il faut rappeler que la FDJ a payé 380 millions d’euros à la France pour pouvoir en profiter durant une période de 25 ans. Au final, si l’institution bruxelloise pense qu’il aurait fallu débourser par exemple un milliard d’euros, cela signifierait que la FDJ a pu se servir des 620 millions d’euros manquants sur le marché concurrentiel.
Sinon, les signataires s’inquiètent aussi au sujet du casino en ligne. En effet, il y a des bruits de couloir qui évoquent à l’heure actuelle un projet inquiétant pour eux. C’est que le marché français du casino en ligne pourrait être réservé en exclusivité à la FDJ qui bénéficierait donc ainsi d’un nouveau monopole.
Il y a peu, la FDJ a démenti formellement être en contact avec les pouvoirs publics autour de cette question. Néanmoins, tout le secteur des casinos terrestres est en ébullition depuis que cette rumeur est apparue.
En prévision de la fin de la période d’expérimentation des cercles de jeu à Paris
Il faut bien reconnaître que la lettre que la filière des casinos terrestres français vient juste d’envoyer au Premier Ministre ne devrait pas chambouler tout le secteur. Son principal but pourrait être d’interpeller les pouvoirs publics quelques mois seulement avant la fin de la période d’expérimentation des cercles de jeu à Paris.
Dans quelques temps, des débats autours de ce sujet devraient être organisés au Parlement. Les inquiétudes formulées par les casinotiers pourraient alors être un peu entendues. D’ailleurs, ils demandent dans leur lettre à être reçus par Gabriel Attal.
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